Dans les aventures de Benjamin Dedican, plusieurs thèmes sont abordés dont celui du monde du travail. En effet, Benjamin est un homme brillant, travailleur et très intelligent, et possède de nombreux diplômes mais à la sortie de son école de commerce, il a du mal à trouver un travail à la hauteur de ses diplômes.
Monnier, dans son oeuvre dénonce fortement l'école ainsi que le monde du travail. Il essaie de nous faire comprendre quelle est l'utilité d'avoir un diplôme, si pour au final cela ne sera pas pris en compte pour une quelquonque qualification : c'est le cas de la "Vieille" (chapitre 27) qui hésite à venir s'installer avec eux étant donné que "malgré leurs diplômes, ils ne savent rien faire". De même pour les stagiaires qui sortent d'écoles de commerce, qui viennent en masse dans des ONG à l'étranger mais qui "ne savent même pas faire une piqûre", se plaint Anselme Shweitzer le patron de la misson Afrique de l'Est belge
Et en effet, on constate en ce qui concerne la situation actuelle du travail en France que, bien que le taux de chômage soit en baisse, il reste quand même élevé (10.9%) et parmi les plus touchés par le chômage, on compte les jeunes diplômés. Malgré de longues études et une grande expérience significative, ils ont du mal à trouver un boulot.
Quel bonheur de postuler chez McDo ou chez Carrefour alors qu'ils ont bac +5 et le sentiment d'avoir déjà les compétences pour un travail qualifié ! C'est à peu de choses près ce que vit Benjamin : il se retrouve chef de rayon dans l’hypermarché de "Clerfour" : « ça consiste à se lever à trois heures du matin pour aller acheter du poisson à la criée, à le faire charger et à le rapporter pour ensuite le faire décharger, et à l’installer dans les rayons » (Chapitre 2).
Cependant, la seule solution qui reste à ces jeunes ambitieux est bien évidemment la fuite, déserter le lieu ou il y a tous nos proches, nos amis, notre famille, tout recommencer dans un autre pays afin d’espérer un avenir meilleur et obtenir cette utopie qu’est l’emploi bien rémunéré.
Dans le chapitre 5, le riche homme d’affaire, M. Li, propose à Benjamin de travailler pour lui, d’être son secrétaire et l’accompagner en Chine. Il n’a pas hésité une seconde à délaisser son boulot de responsable marketing chez « Robert & Partners ». On peut dire que son patron se servait de lui pour distribuer des invitations, par exemple et seul. Il travaillait dans de mauvaises conditions, ses propositions dans son rôle de responsable marketing n’intéressait vraiment pas le patron au grand désespoir de Benjamin, c’est la raison pour laquelle il a préféré suivre M. Li en Chine sans se poser de question au moins là-bas ses talents seraient reconnus. Il y a des conséquences, comme le problème de déracinement.
En Chine, quand Benjamin va visiter l’usine de chaussure de Yanting dans la fabrique Kiny (Chapitre 9), il va en repartir avec un mauvais souvenir.
En effet, il va se rendre compte que les employés travaillent dans de très mauvaises conditions et sont privés de leurs droits. Certaines familles y vivent et y dorment à même le sol, carrément « dans le ronronnement perpétuel des machines » où il y fait très chaud (chapitre 9). Attaqués de toute part, ils ont donc décidés d'améliorer les conditions de travail de leur ouvriers chinois
En lien avec ces éléments de la fiction, on peut rappeler que, récemment, la très célèbre marque Apple a été critiquée et pointée du doigt sur les conditions de travail des sous-traitants chinois. Soucieux de préserver leur image et de ne pas subir les mêmes déboires que NIKE dans les années 1990, ils ont décidé d’améliorer les conditions de travail des ouvriers chinois. Les médias américains dénoncent l'emploi d'enfants et le non respect des règles de sécurité (des empoisonnements et des explosions ont eu lieu dans des usines chinoises). On constate malgré tout des progrès.
La femme-esclave en Arabie Saoudite
L’Arabie Saoudite est un pays où règne l’apartheid (politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées) qui sépare les hommes et les femmes. Là-bas, il n’y a aucune liberté pour les femmes qui n’ont aucun droit et elles sont mineures à vie. Elles n’ont par exemple ni le droit de voter ni de conduire, ou encore ne peuvent sortir qu’en étant accompagnée d’un homme ou de sa famille.
Comme le dit Yaya, dans le chapitre 13 : « L’esclavage a sans doute été aboli, mais il y a toujours des esclaves… Des gens comme moi qui n’ont plus de passeport, qui n’ont pas d’argent à eux, ni de pays et qui dépendent d’un maitre qui exige… Des gens que rien ni personne ne protège, ni les policiers ni les juges… » Elle, dès son plus jeune âge été retire des mains de ses parents et connu souffrance sur souffrance.
Ce sont toutes ces choses qu’Alain Monnier dénonce à travers l’histoire du jeune Benjamin, qui ne va décidément pas avoir la vie facile.
Milka K.