Licence Creative Commonscoach Thims astrid benjamin dedican tout va pour le mieux

 

Au fil des pages

Comparaison de chapitres

    L’œuvre Tout va pour le mieux est une reprise de Candide de Voltaire au 21e siècle. Dans ces deux œuvres on retrouve des textes que l’on peut mettre en parallèle, d’ailleurs on observe dans la table des matières que certains titres sont repris de la même manière (chap. 2 : "Ce que devint Candide parmi les Bulgares"/"Ce que devient Benjamin dans l’hypermarché"). 

      De plus, certains chapitres sont très similaires, seuls le contexte, les personnages et l’époque font la différence. Nous allons d’abord voir ces similitudes dans le chapitre premier : l'incipit.

Texte de Voltaire : ici
Texte d'A. Monnier : là 

     Dans le premier chapitre des deux œuvres, les deux héros sont chassés de leur « paradis ». En effet Candide est mis hors du château du baron de Thunder-Ten-Tronckh tandis que Benjamin, lui, est expulsé de son université. Même si les scènes d’exposition se ressemblent, quelques éléments les distinguent malgré tout.

      Dans Tout Va Pour Le Mieux, Benjamin Dedican est un homme sérieux à l'air naïf, il a plusieurs diplômes et est dans l'optique d'en avoir un de plus, il est bilingue, est à l'université et a 24 ans. A première vue c'est un homme accompli ayant un avenir prometteur, il a même le béguin pour une jeune fille de son école, Astrid, et est aidé par le coach Thims, plein de conseils et de paroles prétentieuses. Seulement, Benjamin est adulte, il est diplômé et n'a pas besoin de l'être plus et ses parents ne peuvent plus subvenir à ses besoins. C'est pourquoi ces derniers décident de le retirer de son université et de lui couper les vivres. Le jeune Dedican se retrouve alors face au monde du travail.

   Dans Candide, le paradis se résume à un grand château, à sa bien-aimée Cunégonde et à son ami le professeur et philosophe, Pangloss. Il observe et apprend les principes de l’optimiste grâce à son mentor tout en suivant de près la fille du baron. Il vit aisément et à l'abri de tous les problèmes extérieurs c'est pour cela que son expulsion rappelle la Genèse et marque le début de l'histoire avec l'ouverture des yeux de Candide avec la guerre.

   Dans les deux premiers incipit nos héros ont l'air à l'abri de tout problème et pourtant ce n'est pas le cas. Dans les deux versions ces derniers sont tous deux chassés par des parents proches, l'un plus injustement que l'autre. En effet, Benjamin, lui, n'a pas de raison d'être expulsé car il est sérieux et se voit déjà à l'étranger pour étudier, or ses parents n'ont pas le même avis que lui et leurs moyens non plus. Cela montre qu'à ce jour aucun étudiant n'est sûr d'accéder aux études supérieures qu'il souhaite poursuivre si les moyens ne suivent pas. De plus, dans les deux situations, nous retrouvons deux professeurs pompeux et pensant tout savoir : l'un enseignant « la métaphysico-théologo-cosmolonigologie » et l'autre tout simplement assommant et lourd.

   Suite à l'incipit, l'une des scènes importantes dans les deux œuvres, le chapitre trois : le contraste entre le « paradis » et la réalité.

Texte de Voltaire : ici
Texte d'A. Monnier : là

   Lorsque Candide sort de son « monde », il est aussitôt confronté à la guerre. Il est engagé auprès des Bulgares, puis ces derniers le punisse. Candide s'enfuit et vagabonde dans les rues de Hollande, marchant sur des corps et des membres palpitants. Il est horrifié mais se dit pourtant méritant de toutes ces passions acharnées sur lui et garde malgré tout, son optimisme. Il est aussi témoin de l'égoïsme et de l'indifférence des gens face à lui alors qu'il fait la manche.

   Concernant Dedican, à sa sortie de l'université, il est directement envoyé dans un supermarché pour travailler dans les bureaux. Il est sous-payé, trop qualifié et est même envoyé sur le terrain pour faire le sale travail alors qu'il est doué pour l'écriture. Sur place il annonce à plusieurs agriculteurs que leurs prix doivent baisser sous peine que le contrat soit rompu. Par la suite il est attaqué par ces derniers refusant de coopérer et se retrouve dans un champs de purin. Benjamin, de retour à Paris, est hospitalisé et même viré par son entreprise. Astrid le rejette, il n'a plus d'emploi et tout le monde autour de lui semble le blâmer pour ses mésaventures, il est face à la dure réalité.

   En observant ces deux chapitres, le parallèle entre la guerre et le supermarché semble légèrement exagéré. En effet, dans Candide, les membres humains jonchent le sol et le sang coule dans les rues.  Dans Tout Va Pour Le Mieux, l'horreur des combats cachée de l'arrière est associée aux bureaux de supermarché, aux champs de purin où se retrouve Benjamin et aux problèmes économiques cachés des consommateurs. Ces transpositions peuvent faire rire le lecteur mais aussi le faire réfléchir en observant comment ont évolué les problèmes et priorités des époques différentes.

   Pour finir, les derniers chapitres dans les deux œuvres, ont une fin différente et n'ayant pas la même morale.

Texte de Voltaire : ici
Texte d'A. Monnier : là

   En effet, même si la structure des deux fins est similaire, lors du dénouement de Candide, nous observons les personnages installés dans la routine, se languissantsdu quotidien et même regrettant les péripéties passées. Ainsi l'auteur insiste sur l'importance du travail et dit que le bonheur est résultat d'investissement dans ce que l'on fait. Les héros se mettent à travailler et retrouvent goût à la vie. Or, à la chute de Tout Va Pour Le Mieux, Benjamin et ses amis sont dans une situation similaire mais décident de construire une église ce qui est peu commun. Le lecteur est donc un peu déboussolé face à ce dénouement particulier.

   Les deux œuvres sont alors bien liées, la transposition au 21e siècle correspond à celle de Voltaire et l'on observe bien un parallèle entre les deux versions tout au long des deux histoires.  

Shanice S.




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